法国文化台 Arte :Les routes de l’esclavage (2/4) – 1375-1620 : pour tout l’or du monde

 

Domination, violence, profit : le système criminel de l’esclavage a marqué l’histoire du monde et de l’humanité. Au fil de ses routes, cette série documentaire retrace la tragédie des traites négrières. Deuxième volet : 1375-1620. À l’issue des croisades, l’Europe à son tour se tourne vers l’Afrique, source d’immenses richesses…

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À l’issue des croisades, l’Europe à son tour se tourne vers l’Afrique, source d’immenses richesses. Contournant les musulmans en Méditerranée, les navigateurs portugais, qui convoitent l’or du continent, entreprennent en pionniers de le conquérir, et reviennent avec des milliers d’esclaves, issus notamment du royaume Kongo, pour les vendre en Europe du Sud, avec la bénédiction de l’Église. Sur l’île de São Tomé, sorte de “laboratoire” de l’esclavage situé au large du Gabon, ils passent du négoce de captifs à la production d’esclaves au service d’une plantation sucrière à la rentabilité inégalée, et mettent en place la première société esclavagiste. À partir de 1516, la découverte du Brésil ouvre de nouvelles routes de traite, inaugurant le commerce triangulaire entre les continents – or, esclaves, sucre. Bientôt apparaissent les premières communautés armées de fugitifs, les mocambos.

Phénomène mondial
Menée dans huit pays, avec l’éclairage croisé d’historiens européens, africains et américains, cette ambitieuse série documentaire retrace la tragique épopée de la traite négrière au travers de ses circuits et de ses territoires. Pour la première fois, le film décrypte un phénomène mondial, à l’origine de la plus grande déportation de l’histoire de l’humanité. Par le prisme de la géographie et de l’économie, cette ample investigation historique, nourrie de témoignages et subtilement illustrée par des séquences d’animation, analyse ce système de domination massive au nom du profit – le commerce, l’émergence du capitalisme, la construction de la race, le colonialisme – et en restitue la violence et la barbarie. Loin du discours moralisateur ou victimaire, la série met aussi au jour avec acuité les traces profondes que cette histoire universelle a imprimées à notre monde contemporain, deux siècles après l’abolition de l’esclavage. Magistral.