【传奇人物】让·多麦颂 Jean d’Ormesson quitte ce monde

让·多麦颂(Jean d’Ormesson) 昨晚去世,享年92岁

这里是2015年,他90岁时,发表第40几(太多了 🙂 )本书,参加一法国著名电视节目(ONPC)的视频

NDR:在优酷里,我们发布了一组 ONPC的视频,一方面介绍一些法国人物,另一方面给国内法语精英提供“资源”。19大后的7个常委有“大学本科”法语毕业的 。。。

视频里(18 分钟),为了他生日,女儿一家到场代表“栏目组”送给他一本书:“我们想了很久,不知道送你什么礼物。听说你书房里没有这本书,所以。。。”,回答是 “你们知道为什么我没有这本书吗?因为我可以把它【背下来】” 。。。

这就是【法兰西】浪漫  🙂

 

让·多麦颂(法语:Jean d’Ormesson),又译端木松,法国著名作家,法兰西学院院士,1925年6月16日出生于巴黎

出生于法国高级外交家庭,使他年青时有机会在国外很多地方生活过,这极大的丰富了他的知识及阅历

他毕业于高等师范学校,取得了哲学教师资格。1950年出任联合国教科文组织哲学与人文国际理事会秘书长,1952年任人文科学杂志 DIOGENE 副主编,此后升为主编。1970年任《费加罗》日报社社长,经常撰写政论文章。他还数次出任部长顾问,多次作为外交使团成员出席国际会议,如1948年的联合国大会

多麦颂的文学作品富于哲学思考,具有诙谐幽默感,其文笔流畅优美,其学识广博宏富,是受读者喜爱的作家。其主要作品有《帝国的荣耀》、《上帝、其生活与作品》、《流浪犹太人的故事》、《海关》、《几乎一切事物的几乎一无所有》等

1973年10月18日被选为法兰西学院院士。是当年法国最年轻的【法兰西学院院士】

由于他的努力,使该学院于1980年接纳了第一位女院士玛格丽特·尤瑟纳尔

下面是2012年,年近90的老先生接受《费加罗》副刊 Figaroscope 的邀请,作为一天的“总编”,向读者们介绍【他的巴黎“最爱”地址】

是法语,看不懂的快点学 🙂

Jean d’Ormesson

Jean d’Ormesson: ses lieux favoris à Paris

L’écrivain académicien est mort dans la nuit du 4 au 5 décembre à Neuilly-sur-Seine. Le 14 mars 2012, il avait accepté d’être le rédacteur en chef du Figaroscope, le temps d’un numéro exceptionnel. Il s’était alors confié sur ses adresses de prédilection dans la capitale.

Dans ses titres, il y a souvent le mot plaisir. Il y est aussi question de Dieu. Cela résume assez le personnage. Jean d’Ormesson a les yeux bleus les plus célèbres de la littérature française. Cet homme-là a tout fait, c’est-à-dire qu’il n’a rien fait comme les autres. C’est quelqu’un qui n’a jamais été à l’école. Paresseux (tu parles!), il a été normalien, agrégé de philosophie. Il a travaillé à l’Unesco, dirigé Le Figaro, été (longtemps) le benjamin de l’Académie. Ses livres sont des best-sellers, ses apparitions à la télévision font grimper l’Audimat et on l’a rarement entendu prononcer une bêtise.

Ce Parisien de Neuilly, identifiable à ses cravates en tricot et aux mocassins qu’il porte sans chaussettes, n’a presque jamais déménagé. Pour lui, la capitale est une bibliothèque. Les quartiers lui rappellent des romans, les restaurants évoquent pour lui des amis, les voitures le ramènent au temps où il partait en décapotable pour l’Italie. Nationale 7 et quai Conti, place Vendôme et rond-point des Champs-Élysées, ces endroits se mélangent dans sa tête. Il aime le ski, le soleil, les femmes. Il roule en Mercedes depuis trente ans. «Ça sera bientôt une pièce de collection!» Lui aussi: Jean d’Ormesson est notre dernier trésor national. Dans un monde parfait, il devrait être classé au patrimoine de l’humanité. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

De la rue du Bac à Neuilly: ses lieux préférés à Paris

97, rue du Bac. «J’ai habité chez mes parents jusqu’à l’âge de trente-cinq ans. Quand une fille me téléphonait, mon père répondait: «Qu’est-ce que vous lui voulez encore?» Je me souviens du numéro LIT-12-72. C’était juste en face de chez Romain Gary.»

Ma résistance. «En 1944, des résistants me donnent une mitraillette et, devant mon embarras, décident de me la reprendre. On me demande de porter des messages rue de Babylone. À hauteur de Saint-François-Xavier, je laisse échapper mon paquet. Des dizaines de croix de Lorraine tombent par terre. Les Allemands sont passés devant moi sans rien voir. Parvenu à destination, c’est Georges Bidault, mon ancien professeur, qui m’a ouvert!»

Le canal Saint-Martin.«C’est l’un des quartiers que j’ai le plus fréquentés jeune homme. À cause du film Hôtel du Nord, sans doute.»

Normale Sup. «Brasillach disait que c’est une école qui n’existe pas. Je n’y faisais rien. J’avais choisi ces études car je ne savais pas dans quelle direction m’orienter. Mon père, qui était diplomate, m’avait dit: «Vous pouvez faire ce que vous voulez à condition que ce soit au service de l’État.» Je serais donc professeur. Louis Althusser m’a beaucoup aidé.»

Le studio les Ursulines. «Quand j’étais à Normale Sup, j’allais au cinéma trois fois par jour. Je voyais tous les films américains qui avaient été interdits pendant la guerre: Lubitsch, Bogart…»

L’Unesco. «Un jour, je tombe sur l’économiste Jacques Rueff. Il cherchait un normalien pour faire son secrétariat à l’Unesco. J’y suis resté trente ans. C’était un fromage sur un nuage. Même si j’étais le type le plus mal payé.»

Neuilly-sur-Seine. «Je me suis marié et je me suis installé à Neuilly. Ma mère m’a dit: «Tu vas dans un quartier où il n’y a que des commerçants et des maîtres d’hôtel qui promènent des petits chiens.»»

L’Élysée.«En 2007, lors de l’intronisation de Nicolas Sarkozy, un huissier s’est avancé vers moi en me disant: «Je suis tellement heureux de vous revoir ici, monsieur d’Ormesson. Les présidents passent, nous restons!» Je suis beaucoup allé à l’Élysée du temps de Georges Pompidou. Il avait un faible pour une amie de ma femme et nous invitait souvent à dîner. Mitterrand m’a fait venir le dernier jour de son mandat. C’est au cours de cet entretien qu’il m’a parlé de l’influence du «lobby juif». Le docteur Tarot passait la tête de temps en temps pour rappeler au président que la cérémonie de passation des pouvoirs avec Jacques Chirac allait commencer. Mitterrand continuait à deviser sur la littérature. Il a eu dix minutes de retard.»

Le Rond-Point des Champs-Élysées. «Ma plus grande impression parisienne: le jour où je suis entré au Figaro. On m’a montré mon bureau, dont le balcon offrait un large point de vue jusqu’à l’Étoile. Je me suis dit: «À nous deux Paris!» Je n’ai pas eu le temps d’être grisé par l’orgueil car je devais préparer ce jour-là un discours sur Jules Romains. J’avais posé mes feuillets sur le sol avant d’aller déjeuner chez Maxim’s. À mon retour, impossible de les retrouver. La femme de ménage les avait jetés dans l’une des poubelles du journal. Je les ai fouillées une à une sous les hurlements de rire des journalistes, qui m’observaient depuis les fenêtres.»

Paris. «Ce que j’aime le mieux à Paris, c’est m’en aller. Un vendredi, à la sortie d’un cocktail donné rue Sébastien-Bottin, Jean-François Deniau m’a dit: «Partons pour Rome!» Nous avons roulé toute la nuit. Et, le lendemain, nous prenions le petit-déjeuner place Navone. Nous reprenions la route le dimanche dans l’après-midi et, le lundi matin, j’étais à mon bureau à l’Unesco.»

Le Figaro. «Longtemps, j’ai figuré sur la liste noire du Figaro car j’avais écrit dans la revue Arts un article féroce sur l’un des romans de son patron d’alors, Pierre Brisson. Je me souviens encore de la chute de cette critique: “Il y a tout de même une justice: on ne peut pas être directeur du Figaro et avoir du talent.”» 🙂

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