【东西视记】从“断指观音”到 “桔园美术馆” L’incroyable collection de l’Orangerie

从2021年6月 巴黎佳士得 以 240万欧元拍卖的“削头断指观音” 到 巴黎【桔园美术馆】几百幅著名画家的作品 … 这弯转的有点快 🙂

从 Paul Guillaume 到 Dominica 他很特别的太太,到今天故事的结局(桔园美术馆的作品),太法国 LM 了

Témoignage historique de l’évolution artistique de la fin du XIXème siècle au début du XXème et remarquable ensemble esthétique d’une originalité frappante, la collection Jean Walter et Paul Guillaume qui se compose de 114 toiles des grands paintres ne nous livre pas son histoire singulière, fascinante et effrayante …

Elle compte 16 Cézanne, 23 Renoir, 5 Modigliani, 12 Picasso, 10 Matisse, 27 Derain, 22 Soutine.

这部视频通过15分钟,给各位讲一个“法兰西故事”

上面视频是中文,后面有法语文章对此进行详细介绍

注:法语歌曲是“像你那样”(Comme toi)。这是以色列歌唱家的翻唱版

“桔园美术馆”展出的作品

L’incroyable histoire de la collection Jean Walter et Paul Guillaume

Paul Guillaume (1891-1934) fait ses premiers pas dans le monde de l’art un peu par hasard. Il découvre dans une cargaison de caoutchouc des figurines gabonaises qu’il décide de présenter dans son garage à Montmartre. Il est l’un des tous premiers à organiser des expositions d’art africain et fonde la « Société d’archéologie nègre » puis une revue pointue dédiée à l’avant-garde parisienne. En 1911, Paul Guillaume se lie d’amitié avec Guillaume Apollinaire qui l’introduit au Bateau-Lavoir. En 1914, il échappe à la conscription et développe ses activités. Il frappe les esprits en exposant la peinture métaphysique de Chirico sur la scène du Vieux Colombier.

Dans le même temps, il devient le marchand attitré d’Amadeo Modigliani et Chaïm Soutine dans sa galerie de la rue de Miromesnil. Durant la guerre, il expose Derain, Picasso, Matisse, Van Dongern. En 1920, il épouse l’aventurière Juliette Lacaze (1898-1977) surnommée Domenica. Albert Barnes, richissime pharmacien américain passionné par la peinture européenne impressionniste et post-impressionniste fait de Paul Guillaume son conseiller et fournisseur dès 1922. Le fruit généreux de leur collaboration est aujourd’hui exposé à la Fondation Albert Barnes à la fois musée et école d’art, près de Philadelphie.







Paul Guillaume meurt prématurément d’une péritonite provoquée par une appendicite non-soignée en 1934. Les hésitations de son épouse pour le faire hospitaliser soulèvent alors des questions mais Domenica n’est pas plus inquiétée. Ce qui lui pose problème, c’est surtout l’héritage de son défunt mari. En effet, le marchand d’art avait manifesté par écrit l’intention de léguer sa collection au musée d’art moderne du jardin du Luxembourg au cas où sa femme ne lui aurait pas donné d’héritier. Le Ministère de la Culture se ravit de ce don.

Afin de ne pas voir la succession lui échapper, Domenica simule une grossesse, obtient un certificat et adopte discrètement un enfant, Jean-Pierre, grâce à l’entremise de Marcelle Riembault « trafiqueuse d’enfants » qui vend des bébés à la haute société, rue Pasquier, en réalisant de faux papiers. Retrouvant la mainmise sur les précieux tableaux, elle oriente la collection en vendant les toiles les plus avant-gardistes comme les œuvres cubistes de Picasso pour acheter des Monet et des Cézanne. Domenica se remarie en 1938 avec son amant de longue date, Jean Walter, un architecte devenu millionnaire grâce aux affaires. Celui-ci exige l’adoption légale du petit Jean-Pierre comme condition du mariage.

En 1957, Dominica a un nouvel amant, le Dr Maurice Lacour, homéopathe. Alors que la famille Walter sort du restaurant où ils vont déjeuner tous les dimanches à Souppes-sur-Loing, Jean Walter est renversé par une voiture. Refusant qu’une ambulance soit appelée, elle choisit de conduire son époux blessé à l’hôpital de Montargis dans leur propre voiture en compagnie du Dr Lacour. Lorsqu’ils arrivent aux urgences, il est trop tard, Jean Walter est décédé. Nouvelles interrogations quant aux curieuses décisions de la veuve.






En 1959, craignant que son fils adoptif Jean-Pierre Guillaume puisse faire valoir ses droits à la succession, Domenica, aidée de Maurice Lacour et de Jean Lacaze, son propre frère, fomente un complot visant à l’assassiner. C’est le début du scandale de “l’affaire Lacaze”. Dénoncés par le commandant Rayon, un ancien para qu’ils avaient engagé pour exécuter le sale boulot, Lacour est condamné mais Domenica échappe à une inculpation. Ce retournement de situation ne la décide pas à mettre de l’eau dans son vin et dans une ultime tentative de manipulation, elle essaie de faire condamner Jean-Pierre pour proxénétisme afin de récuser l’héritage. Peine perdue.









Le Ministère de la Culture obtient la cession de la collection en deux contrats signés en 1959 et 1963. Il se murmure qu’André Malraux qui déjeunait souvent avec Domenica aurait négocié un arrangement pour abandonner les charges qui menaçaient la veuve joyeuse contre la collection. Cependant, les négociations auraient débutées dès 1957, avant le scandale et la nomination de Malraux au ministère. L’Etat achète donc la collection Jean Walter et Paul Guillaume sous réserve d’usufruit avec la participation des Amis du Louvre. Elle compte alors 16 Cézanne, 23 Renoir, 5 Modigliani, 12 Picasso, 10 Matisse, 27 Derain, 22 Soutine. Au décès de Domenica en 1977, elle intègre l’Orangerie où elle est présentée depuis 1984.

 

【东西视记】:在法国(欧洲),东方指伊朗 印度 穆斯林国家,中国日本是【远东】;中国文化视印度伊朗为“西”(西游记),欧洲美国为西方

这次是 Orient Joins Occident 🙂 缩写为 ojo 在西班牙语是【眼睛】,眼睛是视觉观察,今天我们【视记】法国